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"En cas d’un accident nucléaire: assurer une gestion transfrontalière coordonnée et cohérente pour la protection de la population!"
Organisé conjointement par la Division de la radioprotection de la Direction de la santé et le Haut-Commissariat à la protection nationale, un séminaire sur la coordination transfrontalière des actions protectrices durant la première phase d'un accident nucléaire selon l'approche HERCA-WENRA1, a eu lieu en date du 6 juillet 2017 au château de Senningen.
Étant donné la proximité de la centrale de Cattenom, l'approche HERCA-WENRA présente un enjeu évident pour la région avoisinante. Cette approche a été adoptée par les autorités de sûreté nucléaire et de radioprotection européenne en octobre 2014. Elle vise à promouvoir, en cas d'accident, la transmission rapide d'informations entre les pays concernés et la cohérence des recommandations émises par les autorités de radioprotection et de sûreté pour la protection des populations. Un principe essentiel est que, pour la phase d'urgence, les pays avoisinants s'alignent sur les mêmes mesures de protection.
"Bien qu'il ne soit pas possible d'envisager toutes les éventualités en cas d'un accident nucléaire, nous avons l'obligation de protéger nos populations et de développer une gestion de crise coordonnée et cohérente en la matière", a souligné la ministre de la Santé lors de son introduction.
Le séminaire, avec une participation de 54 représentants de haut niveau, a su réunir autour de la table les décideurs en matière de gestion de crise ainsi que les experts en matière nucléaire, de la Grande-Région, de France, de Belgique, d'Allemagne, des Pays-Bas et du Luxembourg.
En effet, le site de Cattenom est le seul site nucléaire en Europe qui est proche, non seulement d'un, mais de plusieurs pays voisins. L'Allemagne et le Luxembourg sont à environs 10 km et la Belgique est à une distance de 25 km.
"Une telle configuration rajoute évidemment une complexité supplémentaire comparée à une situation purement bilatérale. Toute coordination de crise est donc inévitablement plus difficile à mettre en œuvre", a précisé Lydia Mutsch.
Dans ce sens, les discussions ont porté essentiellement sur les moyens d'améliorer d'avantage les mécanismes de la concertation et coopération transfrontalière en gestion de crise, tout en augmentant la protection des populations en cas d'accident nucléaire.
Face à la problématique à laquelle les pays notamment de la Grande Région sont confrontés, la ministre s'est félicité de la bonne collaboration par le passé avec les partenaires et le grand nombre d'efforts déjà réalisés afin de permettre un échange entre les pays de la région transfrontalière:
"Je tiens à souligner que d'importantes avancées sont désormais à noter, telles que la mise en place du système d'échanges d'informations (SELCA), l'échange d'agents de liaison lors de l'activation des cellules de crise, la mise en place du groupe de travail transfrontalier ou encore les commissions bilatérales", a conclu Lydia Mutsch.
Communiqué par le ministère de la Santé / Haut-Commissariat à la protection nationale
1 L'approche HERCA-WENRA a été développée à partir de 2011 par un groupe de travail présidé par le Luxembourg.
HERCA est une association volontaire au sein de laquelle les chefs des autorités de radioprotection travaillent ensemble afin d'identifier les problèmes communs et de proposer des solutions pratiques pour ces questions. Ses domaines d'activité actuels comprennent, entre autres, les applications médicales et vétérinaires des rayonnements ionisants, la préparation et la réponse aux urgences radiologiques, le radon et les matières radioactives naturelles. Le programme de travail de HERCA est basé sur les questions réglementaires importantes d'intérêt commun.
HERCA rassemble 56 autorités de radioprotection de 32 pays européens. Ces autorités élaborent des cadres juridiques nationaux pour l'utilisation des rayonnements ionisants et réalise des inspections pour s'assurer de la conformité aux exigences légales et réglementaires.